Le choix de son matériel de vol bivouac est important pour maximiser son confort pendant l’aventure. Je vous partage mes réflexions pour avoir un sac léger et ne manquer de rien !

NB : Un article plus récent mets à jour la liste du matériel de vol bivouac avec les optimisations faites suites à plusieurs aventures. Il parle aussi de cuisine, de sellettes à protection gonflable… Mais il ne reprend pas tous les points traiter dans ce premier post (couchage, panneaux solaires, etc)

Peser et trier son matériel

N’ayant encore jamais fait de vol bivouac, je n’avais pas trop d’idée de tout l’équipement dont j’aurais besoin pour mener à bien mon projet (vol bivouac d’une semaine dans les Alpes).

J’ai donc commencé par lister tout ce que je pensais nécessaire et toutes les variantes possibles pour une même fonction. J’ai organisé cette liste par thème (couchage, cuisine, vêtements, etc). Et enfin, j’ai pesé chaque équipement de cette liste.

L’objectif n’étais pas de connaître le poids final de mon sac au gramme près mais d’avoir un critère pour rationaliser cette liste. Les équipements les plus lourds, sont les premiers premiers pour lesquels il faut se poser les questions :
1) L’intégralité des fonctions de cet équipement sont elles nécessaires ? 
2) A-t-il une fonction qui fait doublon avec un autre élément ?
3) Existe-il un équipement qui puisse assurer la même fonction avec un poids moindre ?

Ainsi en allant de plus en plus dans le détail des équipements les plus légers, on optimise son sac de vol bivouac. 

Une chose importante pour se poser ces questions est d’avoir une idée assez précise du cadre dans lequel va se dérouler notre aventure. Les réponses ne seront pas les même si elle se déroule en été ou en automne, si on s’autorise ou non à dormir en refuge/hôtel en cas d’orage, etc.

Voici la liste de mon matériel pour différentes configurations. Surligné en vert, le matériel embarqué pour un vol bivouac prévu sur 5 jours. 
Je reviens plus bas en détail sur le choix du matériel de certaines catégories.

Tableau décrivant le matériel de vol bivouac avec son poids. Couchage et cuisine
Tableau décrivant le matériel de vol bivouac avec son poids
Tableau décrivant le matériel de vol bivouac avec son poids
Tableau décrivant le matériel de vol bivouac avec son poids.
Tableau décrivant le matériel de vol bivouac avec son poids.
mon matériel de vol bivouac disposé au sol avant le départ

L’ensemble du matériel avant le grand départ.
En supplément de dernière minute : un chargeur USB pour la batterie de l’appareil photo, un carnet et stylo, une carte des Alpes issue de FlyXC avec les highways (grandes lignes de passage en parapente). Toute la nourriture est emballée dans le sac étanche.

Mon matériel de vol

Pour la voile, c’est la Soar de Airdesign en taille S. Ici on est en plein dans son programme. Voile légère et compacte pour rentrer facilement dans le sac, précise et tolérante aux basses vitesses pour les reposes en montagne et enfin docile pour me permettre de me concentrer les centaines de choses qui accaparent l’attention pendant un vol bivouac. (Vous pouvez retrouver mon test plus détaillé de la Soar ici)

La sellette Strike de Supair était parfaite pour cette aventure. Le volume de rangement est plus que suffisant pour y mettre toutes les affaires de bivouac (voir la vidéo). Elle est légère, confortable et la planchette carbone permet un pilotage précis. Le design est épuré et les réglages sont simples. Je l’utilise avec un réglage du dos assez redressé. J’avais choisi cette première sellette cocon light car il est facile de piloter en position assise en cas de baston…

Le secours est un Supair Shine, je pourrais encore gagner 200g en optant pour le Donut 90SL de Airdesign.

Le Vario est un Sys’nav V3 de Syride. Simple, léger et efficace. Je le combine à mon téléphone et XcTrack.

Panneaux solaires et batterie en vol bivouac

Les instruments qui consomment de l’énergie pendant le vol bivouac sont : le téléphone (avec XcTrack), le vario, la caméra GoPro, l’appareil photo, la lampe frontale.

Le vario peut tenir facilement deux grosses journées de vol sans être chargé. Sa recharge est très rapide. Le téléphone, lui, doit être chargé pendant le vol sinon il ne tient pas jusqu’au bout. Pour une journée de cross, je branche le téléphone à une batterie externe 10000mAh. La GoPro fini en général la journée de vol avec 30% de batterie restante (40 vidéos enregistrées le deuxième jour de vol). L’appareil photo a plus d’autonomie. Je pense qu’il pourrait presque tenir 5 jours sans être chargé.

Cette batterie externe ne suffit pas à recharger tout mon équipement électronique pour 5 jours de vol bivouac. C’est pourquoi j’ai choisi d’embarquer un panneau solaire.

Le panneau solaire 15W de Forclaz a un des meilleurs rapports poids / puissance délivré du marché. Il a très bien fonctionné pour moi pendant les 3 jours de vol bivouac. 
Je branche parfois mon téléphone en direct dessus. Je ne sais pas si la batterie apprécie, mais en tout cas, ça fonctionne plutôt pas mal. Malgré les alternances charge/décharge dues aux passages à l’ombre, mon téléphone, qui tourne avec Xctrack, reste à 100%.

Avec cette configuration, tout mon matériel était à 100% de sa batterie chaque soir. Elle conviendra donc pour partir beaucoup plus longtemps.

installation du panneau solaire sur le cocon pour le vol bivouac en parapente

Au bivouac : système de couchage

S’abriter

Le choix de l’abri dépend de très nombreux facteurs. Voici quelques réflexions qui m’ont permis de faire un choix. 

Le terrain va-t-il être principalement herbeux / rocailleux ? Est-ce qu’il sera facile de planter des sardines ? Ces questions pour juger de l’intérêt d’un système auto portant. Ces tentes ont en général plus d’arceaux et sont donc un peu plus lourdes.

Est-ce que je pars sur un créneau court avec une prévision météo plutôt fiable sans trop de risque de pluie annoncée ? 
Si oui, bivy bag ou tarp sont suffisants pour se protéger d’une petite pluie. Je préfère l’option tarp qui offre une meilleure protection contre le vent, permet de cuisiner à l’abri et permet de mettre le reste de ses affaires au sec. 

S’il y a beaucoup plus de chance de croiser des orages de fin de journée et de grosses pluies, le tarp peut toujours fonctionner s’il est assez spacieux et en complément d’une bâche de sol. On peut aussi décider de s’abriter en refuge, cabanes, etc. Mais dans ces conditions, la tente peut être un vrai confort supplémentaire. La question sera alors de savoir si elle doit être auto portante ou non, mono ou double paroi (problématique de la condensation et donc de l’humidité dans la tente), si sa structure est faite avec des arceaux ou s’il faut utiliser ses bâtons de randonnée.

Le fichier ci-dessous est un comparatif des tentes, tarps et bivy bag les plus légers du marché et donc adaptés au vol bivouac. Il s’agit d’un état des lieux qui m’a servi à faire mon choix (date de 2020). Vous y trouverez des infos de dimensions, poids, prix et commentaires perso.


Pour mon vol bivouac qui était prévu sur 5 jours, j’ai choisi le Tarp Forclaz. Cette bâche est assez grande pour dormir à deux dessous en gardant nos sacs à l’abri. En usage solo, c’est confortable lorsqu’il pleut car on peut faire un montage qui donne un volume important et s’éloigner des bords où l’eau peut gicler.

tarp trek forclaz pour le vol bivouac en parapente

Choisir un sac de couchage

Débat synthétique VS duvet ? Pour moi, si on veut du léger, la question ne se pose pas : c’est sac de couchage en duvet !

J’ai épluché pas mal modèles avant de faire mon choix. Malheureusement pas de tableau comparatif pour vous cette fois… Mais un grand gagnant !

La marque polonaise Cumulus est spécialisée dans le duvet et la confection de produits light. Leurs sacs de couchage ont les meilleurs rapports poids / chaleur du marché et leur positionnement prix est excellent aussi. Leur service client et SAV sont irréprochables (conseil personnalisation des produits, réparation rapide et peu couteuse, etc).

J’ai choisi le sac XLite 300 de Cumulus.
465g pour une température de confort de 2°C / limite -4°C. Je l’ai personnalisé en choisissant un duvet hydrophobe ainsi qu’en changeant le tissu extérieur pour du Pertex Quantum 29g. Ces modifications apportent une meilleure résistance à l’humidité et un séchage du duvet plus rapide le matin. Ce qui peut s’avérer utile pour dormir à la belle étoile ou sous un tarp.
Les finitions du produit sont de très bonnes qualités. 

J’ai réalisé mon vol bivouac en septembre avec des températures de saison. Quelques nuits à plus de 2000m d’altitude. J’ai toujours dormi en zlip dans mon duvet et très souvent avec le zip ouvert au niveau des jambes (grâce au double zip, il est possible de créer une ouverture au niveau des jambes uniquement). Malgré la présence de givre sur le tarp certains matins, je n’ai pas encore eu froid dans ce duvet.

Je suis très impressionné par le gonflant du duvet. Le volume une fois compacté est ridicule. Idéal lorsqu’on cherche à optimiser l’espace dans son sac ou sa sellette.

Choisir ses vêtements

Sur ce sujet, mes principales tergiversations ont été à propos de la protection contre la pluie et contre le froid.

Pour la pluie, je me suis orienté sur un poncho ultra léger pour remplacer l’ensemble veste / protection du sac / sur-pantalon. Je ne me sers pas d’une veste imper en vol. Cet ensemble lourd n’aurait donc servi qu’en cas de pluie.

Pour le choix de la doudoune, il faut faire attention à une chose en comparant les différents modèles. L’indice de chaleur d’une doudoune est égal au produit de la masse de duvet que contient la doudoune par le gonflant du duvet (exprimé en cuins). Mais le gonflant peut être mesuré selon différentes normes. Les résultats selon la norme EN donnent une valeur 10% inférieure à ceux de la norme internationale. Elle est donc pessimiste. En gros, 900 cuins selon la norme européenne, équivalent à 800 cuins selon la norme EN. Tout est expliqué ici pour ceux qui sont intéressés. 

Voici un tableau comparatif des doudounes aux meilleurs rapports poids/chaleurs. j’ai aussi indiqué le rapport poids/chaleur/prix. La précision de la norme utilisée est importante. Il faut surclasser les doudounes dont la mesure a été faite selon la norme européenne.

Pour ceux qui ne veulent pas mettre trop de budget, la doudoune Simond est le meilleur rapport poids/chaleur/prix.

J’ai choisi la doudoune Incredilight Endurance de Cumulus
Comme pour le duvet, la compressibilité est top. Le rapport poids / chaleur / prix est de loin le meilleur avec ce niveau de chaleur. 
Le produit est de très bonne qualité. La capuche se met facilement au dessus du casque. Le serrage des manches est confortable. Les zips sont de bonne qualité. Elle est tellement légère que l’on a l’impression de ne rien porter mais d’être entouré d’un nuage de chaleur!

C’est la veste chaude qui disparait au fond de mon sac pour chaque vol rando.

Bilan après un premier vol bivouac

Le premier constat est que je n’ai manqué de rien. C’est donc un bon point.

Mais la question est, est ce que j’en ai emmené de trop ?
Je ne me suis pas servi de la pharmacie ni du kit de réparation et pas non plus du poncho. Mais ils resteront dans mes affaires pour la prochaine aventure.

Sinon tout à servi au moins une fois…

Reste à y retourner, plus longtemps cette fois, pour éprouver un peu plus tout ce matériel !

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