Weissmies : Arête N et Parapente
Le Weissmies et son arête nord… une course comme on les aime ! Un itinéraire esthétique et varié, agrémenté d’une descente en parapente ! Récit et vidéo
Résumé :
Accès : Visp, Sans Grund, se garer au parking du télécabine de Kreuzboden/Hohsaas.
La voie : Weissmies – Arête N (topo camptocamp)
Décollage : Ouest/Nord-Ouest pour le sommet. Possiblement d’autres orientations plus techniques et qui nécessitent de repasser du bon côté de la montagne.
Atterrissage : Grand champ au milieu de Saas Grund.
Intérêt : Arête rocheuse avec quelques passages/longueurs grimpantes. Assez long. Un vol qui évite la descente par la voie normale sous les séracs, et fait faire l’économie d’une descente en cabine.
Récit d’Avelaine S.
Jour 1 : montée au refuge
La première journée est, comme qui dirait, rentable sur le plan physique mais… pas économique. Afin de mettre toutes les chances de notre (mon) côté, nous décidons de prendre les remontées mécaniques jusqu’à l’hôtel, euh pardon, le refuge de Hohsaas. Nous y avons très bien mangé, découvert le Rumikub et avons presque cru que ça n’allait pas ronfler dans notre dortoir… mais peine perdue !
Jour 2 : la course et le vol
Nous avons petit déjeuné à 3h30 et sommes partis du refuge un peu après 4h00. J’ai plutôt été efficace sur cette préparation matinale, c’est de bon augure pour la suite ! Nous commençons la marche d’approche (repérée la veille) qui, après 45 minutes, nous mène au pied du glacier.
Dans la nuit, et ce malgré nos frontales, il est parfois délicat de prendre le bon itinéraire. Nous avons perdu quelques minutes en remontant, descendant puis finalement remontant un pierrier immonde avant de traverser une pente de glace… Les aléas de l’alpinisme. Nous finissions par retrouver le droit chemin qui nous conduit à ce que je préfère : UN TROU BEANT, plus communément appelé rimaye. Mais pas de raison de finir dans les méandres de la terre, un pont de neige remarquable nous fait de l’œil.
Nous prenons pied sur l’arête. Et c’est parti pour des heures de grimpette entourés de sommets suisses tous plus beaux les uns que les autres. La grimpe est agréable, l’arête est parfois très étroite mais c’est ce qui la rend si belle ! Le rocher est bon, les pieds tiennent, les bacs sont présents… Bon, je m’emballe un peu car je suis en second. Même si le niveau de grimpe n’est pas des plus extrêmes, il n’en reste pas moins que les protections doivent être placées par nous, petits bonhommes. C’est Thibault, qui gère son affaire. Moi je profite et me laisse promener parmi ces blocs et lames de pierres. Globalement, nous progressons corde tendue hormis 2 ou 3 petites longueurs. Les passages de désescalade nous font perdre un peu temps… C’est un exercice dans lequel je ne suis pas très à l’aise 🙂
Après 4h30 de traversée, nous arrivons sur la dernière partie de l’itinéraire: une arête de neige pour atteindre le sommet. Il nous faudra environ 20 à 30 minutes. L’effort est conséquent car nous évoluons entre 3000 et 4000m d’altitude depuis le départ. Lever les pieds demeure un peu plus éprouvant que lorsque l’on déambule dans Chamonix.
Sommet ! Nous arrivons au Weissmies (4 013m) après une course longue et complète.
L’ambiance est à la joie mais l’orientation du vent prévue n’est pas celle annoncée… Elle est opposée à ce que l’on souhaite pour décoller. Malgré tout, nous profitons à 200% du panorama qui s’offre à nous avant de trouver une solution.
Thibault est toujours optimiste quand il s’agit de parapente. Il réfléchit… Est-ce qu’on attend ? Est-ce qu’on cherche un endroit mieux orienté pour décoller ? Finalement, nous prenons la décision de décoller où nous l’avions prévu… pour pallier le problème du vent, nous descendons un peu dans la pente. Nous réaliserons deux tentatives avant le grand vol… La voile de notre parapente biplace glisse sur la neige, la mise en place est délicate (le vent de cul n’arrangeant rien). Nous demandons de l’aide à des alpinistes qui passent par là pour maintenir la voile. Nos deux premiers essais sont avortés. Le troisième passe en force grâce à un pilotage plus qu’actif.
Mais une fois en l’air, nous nous rendons compte qu’il y a une clef (= nœud) dans les suspents de la voile. Thibault égale à lui-même ne panique pas et reste tout à fait serein, Dieu merci… Il tente à plusieurs reprises de défaire la clef mais ce n’est qu’au bout d’une dizaine d’essais que le problème se résoud… Au prix, d’une rupture de la suspente.
En dépit de cette mésaventure, nous profitons du paysage qui s’ouvre sous nos pieds. Nous survolons la voie normale du Weissmies, le glacier, les crevasses, les crêtes et distinguons au loin notre arête… Le glacier semble figé avec ses fractures et formes uniques. Et pourtant… nous voyons de nombreuses traces d’éboulement.
La descente nous prend environ 30 minutes, précieux instants où nos yeux sont écarquillés.
La vallée dans laquelle nous sommes est étroite et rend donc les conditions aérologiques délicates surtout à l’heure où nous sommes (13h00)… Malgré tout, l’atterrissage se déroule plutôt correctement.
Il est 13h30, l’heure de trouver une terrasse de restaurant pour se remplir l’estomac en admirant la montagne d’où l’on vient de descendre ! 🙂
Explorez les GALERIES qui présentent les photographies de paysages de montagne prisent lors de nos sorties